Un musée, une œuvre : la tête du Christ, Jérôme David

Façon “La Joconde” au Louvre, “La tête du Christ” a une exposition de choix au musée de la Crèche, à Chaumont, jusqu’au 21 avril. Pièce de la collection du lieu depuis 1854, l’œuvre a, pendant un temps, été attribuée à l’auteur Albrecht Dürer, avant d’être attachée, puisque copie, à Jérôme David. Retour… en histoire. 

Par Al’ Warnet

Nous ne sommes pas au Louvre, à Paris, mais bien au musée de la Crèche, à Chaumont. Et pourtant, la tête du Christ, dernier joyau exposé (le 26 février dernier, NDLR), a une salle rien que pour elle dans le lieu. Copie attestée (après une expertise scientifique) d’une œuvre de l’artiste Albrecht Dürer, par Jérôme David, le tableau est visible jusqu’au 21 avril. 

De son entrée au musée…

La tête du Christ intègre la collection du musée de la Crèche en 1854, après qu’un certain Mammès Boudard, son dernier acquéreur en date, l’ait donné au lieu via son testament. Pièce rare s’il en est, une première ‘analyse’ du tableau détermine Albrecht Dürer comme son auteur. Du reste, le document notarial, tel que précédemment émis, ne permet d’apporter aucune autre information. 

En 1933, des doutes, quant à l’auteur de la tête du Christ, émergent, le tableau est donc envoyé au musée du Louvres pour examen. Une expertise, via des ultra-violets (procédé révolutionnaire, à l’époque, NDLR), démontre que l’œuvre est postérieure au travail de Dürer, constitue, de facto, une copie de la gravure originale (aujourd’hui perdue). La meilleure, parmi la quinzaine réalisées, qui plus est. 

De même, des indications manuscrites permettent d’assimiler cette copie à un artiste français du XVIe siècle, Jérôme David. Avec, notamment, un verset tiré de l’Ancien Testament (livre des lamentations) : « Ö vous qui passez sur le chemin, regardez et voyez s’il est une douleur comme la mienne ».

Dürer et son original supplice du Christ :  L’œuvre d’Albrecht Dürer, artiste allemand de la Renaissance, tire son inspiration d’un livre religieux italien. “L’imitation de Jésus-Christ” par un auteur anonyme (même si assimilé à Thomas a Kempis), précisément. Dans sa représentation, le tableau esquisse un messie ceint d’une couronne d’épines, attendant d’être conduit au lieu de sa crucifixion. La gravure étant perdue, aucune datation précise n’a pu être émise, à ce jour.