Michelet, îlot d’histoires

Édifié, pour la première fois, au XVIIe siècle, l’îlot Michelet a d’abord été un couvent de Capucins pendant près de deux siècles. Quand il est racheté par la Ville de Chaumont, le bâtiment principal change peu à peu d’étiquette, devenant un cinéma, une école ou bien un espace de bureaux pour l’agglo de Chaumont. Entre-temps, un théâtre municipal, Emilie du Châtelet, est construit et perdure jusqu’à sa désaffection en 1975. Aujourd’hui, l’ancien édifice religieux est entièrement repensé pour devenir un bâtiment multifonction, quand le théâtre est monument historique, ouvert pendant les journées du patrimoine. 

C’est peu dire si l’îlot Michelet n’a pas eu plusieurs incarnations et tout un tas d’histoires à conter. Son entité originelle, une partie étant actuellement en travaux, prend les traits d’un couvent de Capucins lors de sa première construction au XVIIIe siècle. Unique élément construit au beau milieu de la présente place des arts, des jardins entourent alors l’édifice et permettent d’avoir une large vue vers les remparts de la Ville. Et ce, pendant près de deux siècles. Des cellules de repos, à destination des occupants du lieu, sont construites au premier étage du bâtiment. 

Un îlot artistique

Lorsque le couvent des Capucins est racheté par la Ville de Chaumont, durant la seconde moitié du XIXe siècle,  un projet d’agrandissement du monument religieux se met en place. Un théâtre, Emilie du Châtelet, est construit près de l’édifice, durant les années 1870. Pendant près d’un siècle, le lieu accueille un programme dramaturgique varié. En son sein, on y trouve un foyer, équivalent de loges pour les artistes, des toilettes, des rangées de sièges façon opéra, et une grande scène. De son côté, le couvent des Capucins perd, au fil des décennies, de sa superbe religieuse. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le lieu change de forme et devient un cinéma pendant près de 40 ans. 

Des lieux (presque) abandonnés

Comme victime de son succès, le théâtre Emilie du Châtelet perdure pendant une centaine d’années. Une grande porte d’entrée est même conçue durant les années folles, presque aussi digne de ce qu’on peut voir à Montmartre. En 1975, pourtant, le lieu artistique, faute de mise aux normes, est désaffecté; Jusqu’à son inscription au titre de monument historique, proposé à la visite lors des journées européennes du patrimoine, le lieu est abandonné et oublié. 

De plus, autour des années 1980, l’ancien couvent des Capucins multiplie les étiquettes, devenant notamment une école jusqu’au milieu des années 2000, puis servant de bureaux pour l’agglomération de Chaumont. En 2010, un premier projet de réhabilitation complète est réfléchi, mais sera vite abandonné lorsqu’un incendie survient… jusqu’au (presque) lendemain de la pandémie de Covid-19.

Bâtiment Michelet, quelle suite ? : Dans une réhabilitation complète et innovante en trois phases, l’édifice connaît actuellement des travaux de rénovation des structures et du premier étage, qui se termineront à la fin de l’automne, cette année. La seconde partie des aménagements va concerner le rez-de-chaussée et des cours attenantes, pensée pour préserver les trois arbres jouxtant l’entrée. Enfin, vers 2029, la réhabilitation concerne le reste du bâtiment. Dans sa finalité, l’édifice comprendra un rez-de-chaussée type “tiers-lieu”, artistique, culturel, commerçant et artisan. Au premier étage, des bureaux pour l’enseigne Enedis seront installés. 

Un îlot plus large : Outre ces bâtiments, les jardins, aujourd’hui disparus (au profit des trottoirs), ont laissé place à des commerces (L’annexe et la Brasserie de l’Affiche), des habitations, un multiplexe cinématogratographique, A l’Affiche, et une structure dédiée au design graphique, Le Signe – CNDG.