“(L’)Arnarqueuse” amour, délice de comédie !

Brillante comédie d’escroquerie, “L’arnaqueuse” réussit à porter le subversif sujet du conseil amoureux. Signe d’un pitch organisé, Clara, Hitch au féminin, prend au piège, financièrement, un fabricant de porte-manteaux, Luc. Et ce, afin de rembourser ses dettes. Improvisé et intéractif, le spectacle l’est d’autant plus quand il prend des airs de sitcom et de comédie musicale. C’est une bien belle prise dans la toile. Critique !
Par Al’ Warnet
Arnaque : mot féminin déterminant l’acte d’extorquer une tierce personne. En spectacle, l’incarnation est, elle aussi, d’origine féminine. Et, elle est grandiose, de bout en bout. A la genèse de cette mise en scène par Thom Trondel, Clara (Emmanuelle Cousin), coach en amour, subtilise d’importantes sommes d’argent de ses clients, moyennant des douteuses leçons façon Hitch. Quand Luc (Johan Schies), un fabricant de porte-manteaux, débarque dans son agence, elle y voit une belle proie pour obtenir 3000 (et 20000) euros. Piège fomenté, au terme d’un rendez-vous préliminaire, l’intrigue laisse, pas à pas, place au fil péripétique. Pour quel final ?
Dans une comédie à double tonalité, musicale et romantique, “LArnaqueuse” esquisse une fable d’escroquerie multidimensionnelle. De la line, elle en a certainement dans ses différents dialogues, aux airs d’une bonne (vieille) sitcom. « Il faut mettre le réveil avant de passer l’aiguille », sinon « On dirait un bonhomme Michelin tout dégonflé, au bord de la route ». Du comique pur, en mots, gestes et situations, il y en a eu aussi. Quand l’essai du bilboquet, réussi du premier coup, économise trois pages de scénario, qui plus est. Lors d’une série de danses agitées, en solo ou en duo, sur “Work bitch”, “Crazy in love” et “The time of my life”. Ou encore au moment où les deux héros se retrouvent à califourchon, décoiffés et desapés, après une soirée arrosée. A mourir de rire, clairement !

Chaumont est bon (bouc-)émissaire
Fer de lance d’une majestueuse improvisation, Chaumont a eu voix au chapitre. Chaumont Volley-ball 52 (CVB52), Grain de sel Palestra et Kebab Light sont passés au crible d’une spirale infernale de clins d’œil. Le tout, sous fond d’un humour certain. Quand un clara clame qu’elle a « encore un peu de sous pour un resto (local, NDLR) » ou bien qu’elle a dû « prendre un abonnement (au complexe sportif de la ville) pour prendre une douche, tous les jours ». Car, oui, la love coach connaît sa géographie. Et, risque s’il en est, il a clairement porté ses fruits, rires et applaudissements du public à l’appui.
L’info en + : Le spectacle, qui a fait salle comble, a inclus le public, qu’il soit jeune ou plus âgé dans la boucle de sa mise en scène. Lors de références sur Chaumont, tout particulièrement… et de sa voisine de ville, Langres.