Juste, “Le cirque” fait la malle-bal au féminisme !

Pendant plus d’une heure, “Le cirque” de Cécile Loyer, également performeuse, esquisse, non sans justesse, un bal de femmes iconiques. Remarquables personnifications que celles d’une metteuse en scène japonaise, d’une comtesse italienne, d’une cosmonaute russe et d’une artiste française. Brillant spectacle, par sa musique et ses paroles, qui plus est !

Par Al’ Warnet

Dès la première note (ou plutôt parole), “Le cirque” de la compagnie C-Loy donne le ton de sa justesse… avec un spectacle du féminin et du féminisme. Au commencement de ce bal d’icônes « remarquables », vite oubliées, l’artiste Cécile Loyer est Okuni, fondatrice du théâtre japonais, Kabuki. Puis, parcourant les époques et les espaces (géographiques), elle devient la comtesse de Castiglione, Virginia Oldoini, la chanteuse de variétés meurtrière, Claudine Longet, et la première femme cosmonaute, Valentina Terechkova. Le tout, dans un bon capharnaüm de « re-création », où « joie, énergie et auto-dérision » s’y mêlent. De quoi ®enseigner l’Histoire, sous tous ses contours, pour le meilleur et pour le pire.

Pendant une heure et demie, Cécile Loyer, par ailleurs autrice du “Cirque”, fait la malle, également rôle central, aux quatre personnages historiques. Caméléon, elle farfouille les éléments de biographie autant qu’elle fait virevolter les vêtements qu’elle met et ôte. Et, à l’image de chaque héroïne. Incandescente, l’artiste donne vie et mort aux quatre icônes, avec brio et originalité. D’une juste performance; elle aime créer des interférences, sans crainte du dommage et de l’irrévérence. Et ce, jusqu’à ces quelques dédoublements personnifiés disparaissent… pour qu’elle femme actuelle, elle-même en l’occurrence… Cécile Loyer. Magnifique et magistral !

Résonances, coup par coup !

Tel un personnage, bien que désincarné, la musique a voix au chapitre dans ce divin “Cirque” de show. Neutre, elle détricote les prescrits de son genre, un homme,  le compositeur Sylvain, chantant les “parole, parole” de Dalida. Et inversement, quand le tour est donné à Cécile Loyer. De quoi, et dans le même temps, clamer cette citation au glas de la fin des temps, de réduire la femme au silence, de l’éteindre. Celle de Simone de Beauvoir :  « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. ». Foudroyant, percutant et glaçant de réalisme !