Le Corgebin d’hier : une histoire d’ordres et de commanderies

Vestige de patrimoine, l’actuel château du Corgebin tire l’essentiel de la source de son histoire du Moyen-âge, période des premières constructions d’un grand domaine. Propriétés d’ordres religieux et de commanderies, le Corgebin a traversé les époques et les guerres, tantôt bâtiments, tantôt ruines. Et ce, jusqu’à sa (presque) forme actuelle, datant d’une construction pendant la révolution française.
Par Al’ Warnet
Éminent vestige de patrimoine, à proximité d’une vaste forêt éponyme, le château du Corgebin est fondateur dans l’histoire de Chaumont, a fait événement à travers les époques. Et pourtant, le manque d’informations, manuscrites et numériques, semble augurer un souhait, peut-être volontaire,d’oublier un ‘sombre’ et long épisode, puisqu’il l’est. Faisant, par-là même, du domaine, une simple propriété privée. Ce qu’elle est assurément (pour ne pas le lui retirer). Pourquoi est la grande question, surtout pour ce que le lieu recèle comme.

De grand à petit domaine
Aux prémices de la construction d’un domaine, l’histoire des terres de Thors et Corgebin démarre en plein Moyen-âge, dès 1142. Dotés de résidences, de remparts, de tours et autres fortifications. En des temps templiers, cette zone de l’actuel Grand Chaumont était, à l’époque, un lieu-étape pour les deux commanderies (alors sous la supervision de l’ordre du Temple). Néanmoins, les chevaliers « n’y habitaient [presque] jamais », confie Edith Meyer, propriétaire de l’actuelle demeure. Les siècles passant, certains événements, parmi lesquels la guerre de cent ans, font que l’emplacement, ses murs et sa forêt (source de richesse à l’époque, NDLR) est acquis par l’Ordre de Malte. Qu’il conservera pendant six siècles.
Au lendemain des guerres de religion, les différents édifices du château de Thors ne sont plus que ruines. La commanderie s’installe, par défaut, sur les terres du Corgebin. Mais, elle ne s’y attardera pas, préférant loger hors de leurs propriétés (comme pendant le Moyen-âge, NDLR). Et ce, jusqu’au début des années 1780. En 1788, le dernier membre de la commanderie, Louis-François de Lamirault, acquiert presque naturellement le domaine. Prenant comme base les caves anciennes, il construit le château de Corgebin, en fait un bien public (jusqu’en 1796, année où il rachète le lieu, NDLR).
Il y pose ses valises avec sa famille, en 1792, et en sera le propriétaire jusqu’à sa mort, en septembre 1807, sa femme le vendra à un régisseur trois ans plus tard, effrayée à l’idée d’y vivre seule. « On était à l’écart, loin de tout », confie Edith Meyer, à ce sujet. De plus, dans ce qui est interprété comme légende, la jeune femme entendait des bruits de chaîne, toutes les nuits. En tout cas, et dès cette date, le château passera de main en main, toujours selon un système de factures -procédé en vigueur depuis la fondation originelle au Moyen-âge et dont la plupart des documents sont aujourd’hui perdus). Mais, ceci est une autre histoire…
Crédit photos : Archives Départementales de Haute-Marne

Al’ Warnet
Al’ Warnet est journaliste et contributeur régulier à Chaumont City. À travers ses articles, Aldric met en lumière les visages, les parcours et les histoires qui façonnent la ville. Sa plume sensible et engagée apporte un regard singulier sur la vie locale.
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